Green (Black) Friday : mes 3 actions concrètes

La vie de l’apprenti zéro-waste, c’est pas facile tous les jours : trier ok ça va, faire attention aux emballages, au plastique, et puis se mettre à faire sa soupe soi-même… E.A.S.Y. Tu essaies un niveau au-dessus : tu passes au composteur. Là tu te sens toute puissante, rien ne peut t’arrêter.

Et puis tu apprends que le Black Friday qui t’aidait à faire tes courses de Noël s’avère être un autre obstacle bien dégueulasse d’un point de vue environnemental et sociétal et t’avais pas eu le mémo. Cool.

Pourquoi ça craint pour ta planète (et la mienne) ?

Tu as 3 écoles qui t’expliquent pourquoi en 2019 :

Make Friday Green Again

Leur motivation : « Le vrai coût de cette journée est social et environnemental. Elle rend précaires les emplois en ne rémunérant pas les fabricants, les marques et les magasins. Elle contribue d’autre part au dérèglement climatique en encourageant la surproduction ».

C’est qui ? Initialement lancé par Faguo, marque de fringues française engagée (je ne connaissais pas évidemment), c’est pas moins de 600 (SIX CENT !) autres marques françaises qui ont suivi.

Ils recommandent quoi ? Trier, revendre, recycler. Faire le point sur ce dont on a vraiment besoin. Acheter s’il le faut, mais raisonnablement et au prix juste.

Il se passe quoi alors ? Pas de réduc’ chez les marques participantes. Si tu achètes chez eux, tu sais que tu participes à une économie raisonnée et responsable.

Green Friday

Leur motivation : «  Le Black Friday est devenu le symbole de l’hyperconsommation qui implique des surproductions de biens manufacturés voraces en ressources, souvent non renouvelables et polluantes ».

C’est qui ? Lancé par le réseau Envie, engagé dans l’insertion sociale via l’économie circulaire et le développement durable, et rapidement suivi par Altermundi, Emmaüs, Ethiquable et quelques 400 autres cette année.

Il se passe quoi alors ? Pas de réduc non plus, mais en plus les marques participantes s’engagent à reverser 10% de leur chiffre de la journée au profit d’associations engagées pour une consommation responsable telle que HOP Halte à l’Obsolescence Programmée, Zéro Waste, etc.

Ils recommandent quoi ? Ils recommandent que tu participes à la place à des événements pédagogiques et de sensibilisation organisés partout en France : ateliers DoItYourself, visites, conférences… Par ici, la carte des opérations interactive.

Black for Good

Leur motivation : « former un mouvement caritatif afin de redonner du sens à l’acte d’achat en reversant à diverses associations une partie importante de leurs bénéfices ou un don conséquent lors de cette période de consommation ».

C’est qui ? A l’initiative de Typology, une gamme de produits de soin naturels, déjà une soixantaine d’autres marques lui ont emboité le pas.

Il se passe quoi alors ? Les marques choisissent une association à laquelle elles souhaitent reverser leurs bénéfices, par le biais d’un don unique ou tout au long du Black Friday (par ex. Typology reversera l’intégralité de ses bénéfices à une association de lutte contre la déforestation).

Ils recommandent quoi ? Que tu réfléchisses à ton acte d’achat. Bon bah ça tombe bien parce que si tu es là, c’est probablement que t’as pas attendu le Black Green Friday pour commencer à réfléchir.

Mais concrètement alors je fais quoi moi le consommateur ?

Bah je galère pardi ! J’achète chez les gens qui font pas de réduc ? Je fais des ateliers repar’café ? J’achète chez ceux qui reversent (mais combien au juste ?) à des assos ? Et pis c’est pas un peu la porte ouverte au greenwashing s’ils reversent que 10% de leur chiffre ?
Je suis perduuuuue.

Alors j’ai décidé que j’aurais 3 petits actes à mon niveau.

Acte 1 : je ne commande rien sur Amazon

Tu l’as vu, le titre du blog c’est PRESQUE zéro : on est loin d’être parfait mais on essaie, moi en m’agrippant encore à mon abonnement Prime. Là où les années précédentes je faisais mon shopping de Noël entre le Black Friday et le Cyber Monday, cette année, promis, je n’ouvre pas Amazon et je trouve des idées AILLEURS.

Acte 2 : si j’achète, c’est dématérialisé

Bon déjà si j’achète, c’est que j’ai BESOIN d’acheter. Mais il y a un truc que je sais que je vais m’autoriser et qui n’aura ni livraison polluante ni exploitation sociale (enfin j’espère ?) : ce sont des crédits sur un site de banques d’images. Je sais : je vends du rêve. N’empêche, j’achète utile (pour mon boulot et mes clients), et les artistes qui vendent sur la plateforme sont rémunérés, contrairement à toutes les plateformes gratuites.
Pour aller plus loin, pour mes cadeaux de Noël je réfléchis à offrir des expériences plutôt que des choses. C’est comme ça que mon frère et sa famille ont régulièrement eu des bons pour passer des nuits dans des cabanes dans les arbres. Et mes neveux ne se sont jamais plaints !

Acte 3 : je le dis à tout le monde

Make Friday Friday again quoi. Je n’ai pas envie d’être un consommateur taré qui court après des réducs débiles aux dépens de la qualité de vie et de la stabilité au travail de mes pairs. On revient à l’idée de consommation raisonnable et au prix juste pour le fabricant / la marque / la boutique, prônée par le mouvement Make Friday Green Again. Et il me semble que c’est un argument qui tient debout tout seul pour expliquer à mon collègue de bureau, ma voisine de palier et le livreur Colissimo qui me connaît par mon prénom que non, cette année, Black Friday ne passera pas par moi.
Et du coup, peut-être pas par eux non plus.



Et puis accessoirement, je me prépare mentalement parce qu’il paraît que le Singles Day chinois arrive en France en 2020...